Trinité (Marie, Marie L’Égyptienne, Marie-Madeleine) par Marie-Claude Bouthiller

Date réalisation :2006

Date d'acquisition : 2023

Technique utilisée : acrylique, pigments, toile tendus sur châssis de bois.

Dimensions de l'oeuvre : 75 x 100 x 2.5

Descriptif

Mes tableaux d’apparences textiles sont souvent des « all over » dont le motif, rendu par la répétition de rayures, de grilles, de points, d’aplats est obtenu par diverses techniques de teintures et de saturations de la toile par la couleur. Le dessin est volontairement simple : la rayure devient plis dans le drapé, la grille mime le quadrillé de la toile et la tache, le point, semblent trouer la surface. Cette réflexion sur la nature du support textile de la peinture est, pour chacun de mes projets, le véhicule d’un thème/sujet ponctuel, prétexte aux œuvres. (Aparté- En technique de tissage, on donne au mode de séquences d’entrecroisements des fils de trame et de chaîne sur le métier le nom d’armure. Il y a trois armures qui sont à la base de toutes les autres manières de faire, il s’agit de la toile, du sergé et du satin, ce sont les trois armures dites « fondamentales ». La toile est la plus ancienne, la plus simple et la plus utilisée des trois. La structure de la toile est la grille : chaque fil de chaîne passe alternativement audessus et en dessous de chaque fil de trame. Je trouve le terme « armure fondamentale » imagé et très riche métaphoriquement. Je fais un rapprochement entre ma préoccupation pour le support de la peinture, la toile, et la recherche du support existentiel fondamental du mélancolique.)

Trinité, œuvre réalisée en 2006 à la jonction de Résister se dissoudre (2003-2005) et Apparitions (2007-2008). Il s’agit d’un autoportrait en Marie, Marie L’Égyptienne et Marie Madeleine.

Au début de 2003 dans mon travail pictural tout en continuant la création de tableaux textiles aux motifs abstraits répétés et spontanés, j’ai consacré une partie de ma recherche à l’exécution d’autoportraits, m’attardant au concept de résistance qui sous-tend celui de l’identité. Au travers de ces visages et corps atomisés que l’on retrouve dans les tableaux et dessins de la série Résister se dissoudre, j’ai témoigné de cette tension qui existe entre organisation et dérèglement, unité et fragmentation, cristallisation et dissolution. Pour moi, l’identité se vit dans ce va-et-vient incessant de la conscience qui oscille entre le désir d’être unique et séparé du monde et celui de se fondre en lui pour s’y perdre. J’ai utilisé, pour rendre mes silhouettes, le même langage pictural et le même lexique gestuel développés pour les précédents projets. C’est un peu comme si j’avais découpé les figures à même l’étoffe de mes tableaux abstraits. Pour la chevelure, la ligne- pour les yeux, le point. «Point, ligne sur plan», une trinité