Descriptif
À propos de Benoit Aquin
Benoit Aquin parcourt le monde depuis plus de vingt-cinq ans pour faire de l’image un témoin poignant du rapport, souvent conflictuel, de l’humain au territoire. Son travail allie, dans un équilibre maîtrisé, certains traits de la photographie documentaire à ceux de la photographie en art actuel. Il joue sur cette tension, sur ce floue aux frontières des disciplines et des vocabulaires formels pour mettre en lumière des phénomènes liés à des crises écologiques et humanitaires, inscrivant ainsi les séries qu’il créée dans la tradition de la photographie engagée.
Ses œuvres esquivent l’esthétisation ou la narrativité que peuvent adopter les photos de voyage et misent sur une composition discrète, sur des cadrages rapides, instinctifs, et sur une luminosité naturelle ou, au contraire, forcée par l’emploi d’un flash photographique. Benoit Aquin s’imprègne du quotidien des communautés qu’il rencontre et tente de faire transparaître ce temps long, étranger à la spectacularisation de l’exotisme ou du « sur le vif ». Le rythme de ses œuvres siège plutôt dans la répétition de motifs colorés, dans les superpositions de surfaces planes ainsi que dans les jeux de textures. Benoit Aquin parvient ainsi à révéler l’arrière-scène des catastrophes dont il témoigne dans toute la force et la beauté dérangeante qu’elles recèlent.
La lentille de Benoit Aquin s’est entre autres tournée vers le réchauffement climatique du Grand Nord québécois et canadien (2005-2006), le « Dust Bowl chinois » (2005-2007) et la reprise du quotidien à Haïti après le séisme en 2010 (2010-2012). Sa série « Mégantic », qui a fait l’objet d’une exposition au Musée des beaux-arts de Montréal en 2015, révèle les blessures humaines et environnementales de la ville de Lac-Mégantic, une municipalité située dans l’est du Québec dévastée par le déraillement puis l’explosion d’un train pétrolier en juillet 2013. Sa nouvelle série, produite sous le pseudonyme Anton Bequii, use de fiction. La quête de sens de Bequii y est confrontée aux réseaux contemporains de désinformation. La notion de réseau, omniprésente dans cette série, apparait parfois sous forme de rhizomes naturels, parfois au travers de trames urbaines ou encore sous forme d’images médiatiques hautement pixélisées. Benoit Aquin a reçu en 2008 le prestigieux Prix Pictet pour sa série du Dustbowl chinois. Son travail a entre autres été exposé au Palais de Tokyo (Paris), au Musée de l’Élisée (Lausanne), au Museum of Photographic arts (Sans Diego), au Musée McCord (Montréal), au Somerset House (Londres), au Musée des beaux-arts de Montréal, au FotoDock (Hollande), au Musée MouravieffApostol (Moscou) et au Ryerson Image Center (Toronto). Notons également sa participation au Mois de la Photo à Montréal, à la Biennale canadienne du Musée des beaux-arts du Canada et aux Rencontres d’Arles en France.