Taches rouges par Michel Daigneault

Date d'acquisition : 2002

Technique utilisée : Acrylique sur toile

Dimensions de l'oeuvre : 61 cm x 76 cm

Descriptif

Le travail de Michel Daigneault s’inscrit dans la foulée de la grande tradition de la peinture abstraite qui a émergée au Québec dans les années 1940. L’artiste en a intégré les principales approches, qu’elles soient gestuelles ou géométriques, pour les réinvestir librement, repoussant encore les possibilités de la peinture qu’il souhaite hybride, et en cela également influencée par l’imagerie numérique actuelle. Sur la surface de la toile, il a distribué et concentré les masses colorées dans la partie supérieure, suggérant peut-être l’horizon d’un paysage avec ses montagnes. La partie inférieure s’organise comme un ciel nuageux. Alors que nous pouvons reconnaître une part de figuration, l’artiste s’ingénie à inverser l’ordre du réel, à basculer le haut et le bas. Le tableau nous force à abandonner nos points de repère, stimulant notre regard à reconsidérer pour eux-mêmes les éléments formels que l’artiste a par ailleurs rendus avec expressivité. « Je veux créer, explique l’artiste, un monde où le spectateur est invité à intervenir. […] Polysémiques, mes tableaux font s’entrechoquer des éléments qui appartiennent à différents mondes[1]. » En aplats saturés ou en nuées vaporeuses, les couleurs semblent hésiter à prendre forme et ne sont que rarement traversées par des lignes droites plus fermes qui, elles, esquissent un autre type d’espace. Le parcours de l’œil sur la surface est donc constamment rafraichi, mais risque de revenir obstinément à cet élément nodal qui donne son titre à l’œuvre : les taches rouges.

[1] Cité par René Viau dans « Attention, terrain miné ! », Le Devoir, 5 mai 2007, p. E7.