La voie ouverte par Massimo Guerrera

Date réalisation :1998

Technique utilisée : Dessin et acrylique

Dimensions de l'oeuvre : 55,9 cm x 76,2 cm

Descriptif

La pratique de Massimo Guerrera est fondamentalement hybride et multidisciplinaire (dessins, installations, sculptures, performances). Son thème de prédilection est le corps dont il cherche à montrer les constantes transformations psychologiques et physiologiques au contact des autres et de son environnement. La peau a souvent servi à l’artiste de métaphore – elle qui est une interface parcourue de pores –, pour traduire ces phénomènes de perméabilité ou de fermeture. Lors de performances et dans ses installations, l’artiste fait notamment intervenir de la nourriture à ingérer et des sculptures qui font office de prothèses corporelles afin de marquer les endroits par lesquels l’humain s’ouvre et échange avec l’extérieur. Les deux toiles ont été réalisées dans le cadre d’un plus vaste projet intitulé Porus au cours duquel l’artiste a réalisé du mobilier domestique atypique que des particuliers pouvaient adopter pour une durée non déterminée. Les participants faisaient le contrat de recevoir l’artiste dans leur demeure afin de poursuivre cette rencontre qui a donné lieu à des repas partagés ou à la création de dessins, de poèmes… Les toiles ont pu anticiper ces rendez-vous ou en sont peut-être issus.

Les figures humaines représentées prennent l’apparence de chimères; l’une s’hybride par des connexions improbables à un bébé et à un meuble, l’autre se voit traversée par un flux de paroles s’extirpant d’enveloppes reçues par la poste. Le corps, pas plus que l’univers domestique, son extension naturelle, n’est un refuge hermétique. Il est le lieu de transactions d’éléments ou de substances (mentales et physiques) avec lesquels l’humain se constitue, en les métabolisant comme s’il s’agissait de nourriture. La facture des œuvres, qui superpose le travail du dessin à des nuées de tons carnés, rend compte justement de cette activité autrement imperceptible à l’œil.