Little Arp

Avec simplicité, le travail de Barbara Todd cherche à traduire la quotidienneté et le passage du temps. Sa démarche prend d’abord forme dans une quête journalière qui l’a amené à ramasser des pierres se trouvant au camp de ses grands-parents situé au lac Huron, où elle se rend à chaque année. Ces pierres, qui constituaient un témoin de ses racines familiales et de son contact avec la nature, elle a décidé de les photographier, d’en traiter les images numériquement ou de les reproduire en bois. Au final, ce sont 365 dessins qu’elle a réalisés lesquels, en nombre, correspondent à la durée d’une année. Little Arp fait partie de cette série intituléeStone Days qui, dans sa forme, repense de manière abstraite le mode du journal ou du calendrier. En réalisant une réplique en bois de la pierre, l’artiste ajoute une distance avec l’objet réel dont elle évoque en quelque sorte que le souvenir. La nuée grise peinte autour se présente comme une aura qui souligne le caractère singulier de la pierre, le fait qu’elle soit irremplaçable, comme chacune des journées qui passe dans notre vie. Comme les formes simplifiées ne rappellent qu’indirectement les pierres, un autre point de vue pourrait ne faire valoir que leur portée abstraite, à la manière des œuvres de Hans Arp, artiste dadaïste auquel fait référence le titre de l’œuvre. « Avec chaque nouvelle œuvre, écrit l’artiste, j’essaie d’inscrire les plaisirs et les appréhensions du quotidien ordinaire dans des thèmes plus vastes, en fait, de travailler au seuil du silence et de la parole, de la présence et de l’absence, du concret et de l’immatériel[1] ».


[1]Cité sur le site Web de la Galerie Art Mûr (Montréal), qui représente l’artiste. artmur.com/barbara-todd/ consulté le 14 juin 2012.